Terres cuites architecturales
 
Publié le 07-11-2012 par GRECAM

Jean Chapelot en publiant le premier travail de fond réalisé sur la production de terres cuites en Île-de-France  [1]  écrit « On peut s’interroger sur le manque d’intérêt pour la production des terres cuites architecturales… ». Conscient de cet état de chose, nous avons tenté dans le Sud-Ouest de faire le point sur cette question. Tout d’abord par une rencontre organisée en collaboration entre le GRECAM et la Société des Études du Comminges, rencontre qui s’est tenue à l’Isle-en-Dodon (Haute-Garonne) le 15 octobre 2005. Ce colloque qui vient d’être publié a permis sept interventions. Enfin en avril 2009, le GRECAM avec le groupe de recherche sur les terres cuites de la Sorbonne organise une rencontre dans les Landes lors des quatrième Tessonnades ayant pour thème «Tuileries et briqueteries des Landes et d’ailleurs du Moyen Âge à nos jours ».

Il est utile,  de définir la terminologie adoptée au long de cet essai. En effet les termes liés aux productions cuites réalisées à partir d’argiles et les techniques inhérentes varient dans leur signification suivant les périodes et les utilisateurs. Nous reprendrons, avec quelques variantes, la définition fondamentale établie dès 1844 par Alexandre Brongniart, conservateur du musée de Sèvres (Brongniart 1977). Celui que l’on peut considérer comme le fondateur de la céramologie, explique que l’art de la céramique rassemble, pour les périodes modernes et contemporaines, plusieurs classes de productions différenciées par les argiles, la technologie utilisée et les temps de cuisson : la terre cuite, la poterie, la faïence, la porcelaine et les grès. Nous nous intéresserons dans cet article à la première classe.

Les terres cuites sont des objets d’argile cuite fabriqués dans les tuileries et/ou les briqueteries parmi lesquelles on distingue comme principales catégories :

– les matériaux de construction communs (briques, tuiles, carreaux) ;

– la céramique architecturale (balustrades, mitres et pièces de cheminées, etc.) ;

– la céramique hygiénique et hydraulique (tuyaux, conduites, éléments de toilette, drains) ;

– la statuaire et les grandes pièces décoratives ;

– la poterie pour les animaux (mangeoires) et d’autres pièces particulières (telles les tuiles à cruchades).

L’artisanat et l’industrie de la terre cuite ont par conséquent pour principale finalité de proposer des matériaux de construction, qu’ils soient de base ou plus décoratifs.

La zone d’étude englobe principalement l’axe garonnais, la Gascogne, le pays toulousain et le Lauraguais audois. Ont été particulièrement étudiés les départements de la Gironde, des Landes, du Gers et de la Haute-Garonne.

[1] Chapelot (J.), Chapelot (O.), Rieth (B.) : Terres cuites architecturales médiévales et modernes en Île-de-France et dans les régions voisines, Publication du centre de recherches archéologiques médiévales, 2007.